Ernest-Marius Sabino est né en Italie avant de s’installer en France où il grandit. C’est à l’École Nationale des Arts Décoratifs puis aux Beaux-Arts de Paris qu’il développe une première approche du verre. Intéressé par les effets de l’avancée de l’électricité sur la manufacture verrière, c’est par le biais de la lumière électrique que Sabino vient à produire du verre. Avec René Lalique, Sabino s’impose parmi les verreries les plus importantes et prospères des années 1920-1930.

Après la Première Guerre mondiale, il fonde une usine de fabrication de lampes d’abord en bois, en bronze puis en verre. Découvrant le formidable potentiel de cette nouvelle technique, il crée un relief séduisant à travers de subtils et minutieux designs.

En 1925, Sabino crée un verre translucide au ton bleu et aux impressions irisées de nuages dans un ciel bleu, d’une lumière traversant une bulle de savon ou d’un reflet à la surface de l’eau.

Il ne crée pas seulement des lustres, mais également une multitude de vases et d’objets décoratifs faisant bon usage de sa formation de sculpteur. Ainsi, il réalise de nombreux bustes et statues de femmes et un nombre remarquable d’animaux stylisés de grand format. Il crée notamment un grand poisson en édition limitée, dont deux exemplaires seront achetés par Joséphine Baker et Maurice Chevalier.

Pour Sabino, la création du verre ouvre toutes les possibilités. En 1936 par exemple, il reçoit une commande pour la création de tous les luminaires et lustres du Shah d’Iran. Il expose dans les plus grands salons. L’année suivante, il crée une colonne lumineuse pour l’Exposition Universelle. Un Maharaja lui commande un trône de verre qui reste inachevé à cause de l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Il poursuit sa production en 1941 mais ne conçoit désormais plus de nouvelles pièces.

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